Titre d’un article de presse, en 1976 :  » Les points noirs des salles obscures « . 

Une lectrice de l’hebdomadaire Télérama raconte son expérience de personne physiquement handicapée, en butte au refus de nombreux exploitants de la laisser entrer dans une salle de cinéma avec son fauteuil roulant. A peu près en même temps, une manifestation de handicapés a lieu à Lorient devant un cinéma leur interdisant l’entrée.
Gilbert reçoit alors la visite d’un jeune handicapé qui lui expose le même problème : diplômé, cultivé, ce jeune homme souligne le sentiment de frustration et de rejet que nourrissent ces situations.

La réponse

Le jeune homme propose que la Fondation Delta 7 prenne l’initiative de faire l’inventaire des salles parisiennes de cinéma et de théâtre et imagine un mode d’information clair pour tous publics.

L’action

Delta 7 offre au jeune homme de recruter plusieurs amis handicapés qui dresseront un état des lieux minutieux : localisation de la salle, ouverture d’esprit de son directeur, difficultés pratiques d’accès, aménagements éventuels, etc., permettant l’établissement d’un rapport factuel détaillé. Delta 7 prend en charge les vacations et les frais.
Parallèlement, Delta 7 accomplit des démarches auprès de Pariscope, de l’Officiel des Spectacles et de journaux comportant un encart cinéma ou spectacles, pour que soit signalée (par un H ou par un *) toute salle accessible en fauteuil roulant.
L’opération parisienne est un succès, même si elle démontre que dans un premier temps seulement 31 salles sont ouvertes aux personnes handicapées. Les exploitants sont généralement prêts à un changement d’attitude et à des travaux d’aménagement des accès ; les journaux sont coopératifs ; l’évaluation de l’impact et l’évolution de la situation sont périodiquement faites par les jeunes vacataires handicapés.
Cette expérimentation sert de référence à tous ceux qui veulent la reproduire en province, à commencer par les grandes capitales régionales comme Bordeaux, Lille, Lyon, Metz, Nancy, Rennes et Strasbourg.